Pourquoi adapter son logement ?

D’après une étude de l’INSEE, près de 30% des chutes de personnes âgées se produisent à domicile, souvent à cause d’obstacles ou d’espaces non adaptés. Les utilisateurs de fauteuils roulants ou déambulateurs rencontrent des difficultés spécifiques : passages trop étroits, marches, tapis glissants… Ces obstacles peuvent non seulement limiter leur autonomie mais également augmenter les risques de blessures. En personnalisant l’espace de vie, il est possible de transformer le foyer en un lieu à la fois sécurisant et facilitant le déplacement.

Commencer par une évaluation des lieux

Avant d’entreprendre des ajustements, il est pertinent d’identifier les zones problématiques à travers un diagnostic des lieux.

Identifier les obstacles principaux

  • Les seuils de porte, souvent trop hauts, qui empêchent la fluidité du déplacement.
  • Les tapis, câbles électriques ou petits meubles, faciles à trébucher ou difficiles à contourner avec une aide à la mobilité.
  • Les marches ou escaliers non équipés d’alternatives comme une rampe ou un ascenseur domestique.

Consulter un professionnel

Un ergothérapeute peut vous aider à évaluer précisément les besoins spécifiques des utilisateurs de déambulateur ou fauteuil roulant. Il pourra également prioriser les interventions en fonction de la gravité des difficultés rencontrées. Ces expertises peuvent parfois être prises en charge, notamment par les mutuelles ou les allocations pour l’autonomie, comme l’APA.

Adapter l’espace de circulation

L’un des principaux défis pour les utilisateurs de fauteuil roulant ou de déambulateur est de circuler facilement dans chaque pièce. Voici quelques recommandations pour élargir et harmoniser les parcours.

Les portes et les passages

L’idéal est de disposer d’une largeur de porte minimale de 77 cm pour permettre le passage d’un fauteuil roulant standard (source : norme PMR, personnes à mobilité réduite).

  • Retirez les portes inutiles ou remplacez-les par des portes coulissantes pour gagner de l’espace.
  • Installez des seuils plats ou des seuils amovibles pour faciliter les transitions entre les pièces.

Réaménager l’agencement

Idéalement, il devrait y avoir au moins 1,5 mètre d’espace libre entre les meubles dans les pièces principales pour permettre les manœuvres. Pensez à :

  • Enlever les objets superflus ou encombrants.
  • Choisir du mobilier arrondi pour éviter les collisions.

Sécuriser les espaces sensibles comme la salle de bain et la cuisine

La salle de bain

La salle de bain est l’une des pièces les plus risquées pour les chutes. Heureusement, il existe des solutions simples pour la sécuriser :

  • Installer une douche à l’italienne : sans rebord et avec un sol antidérapant pour un accès facilité.
  • Barres d’appui et sièges de douche : pour sécuriser les mouvements et permettre aux utilisateurs de rester autonomes en toute stabilité.
  • Rehausser les toilettes : en optant pour une cuvette haute ou un rehausseur adapté.

La cuisine

Une cuisine accessible améliore non seulement la capacité à préparer des repas, mais réduit aussi la dépendance. Les adaptations possibles incluent :

  • Abaisser les placards ou installer des placards coulissants.
  • Prévoir des espaces suffisamment hauts sous les plans de travail pour glisser un fauteuil roulant.
  • Utiliser des appareils électroménagers à hauteur de main avec commandes frontales.

Penser au revêtement des sols

Le sol joue aussi un rôle crucial dans la sécurité et le confort de déplacement.

  • Évitez les tapis : S’ils sont indispensables, fixez-les bien avec des bandes antidérapantes.
  • Optez pour des revêtements plats et antidérapants, comme le lino ou le vinyle, qui offrent à la fois adhérence et facilité d’entretien.

Utiliser des solutions technologiques

Les nouvelles technologies jouent un rôle croissant dans l’adaptation des logements.

  • Domotique : Éclairez les pièces à l’aide de lampes à détection de mouvement et intégrez des interrupteurs à hauteur adaptée.
  • Monte-escalier : Une solution idéale pour rendre les étages accessibles en toute autonomie.
  • Applications connectées : Les outils comme la télésurveillance permettent aux proches d’être toujours informés en cas de problème.

Un coût, mais des aides disponibles

Adapter un logement représente un investissement, mais plusieurs dispositifs financiers existent :

  • Prêt à taux zéro : Certains crédits d’aide à l’aménagement sont même disponibles sans intérêt.
  • Subventions locales : Les associations ou collectivités territoriales offrent parfois des aides financières ciblées.
  • APA : L’Allocation Personnalisée d’Autonomie peut couvrir une partie des coûts pour les personnes en perte d’indépendance.

Un logement accessible, une vie transformée

En rendant un logement accessible pour un utilisateur de fauteuil roulant ou de déambulateur, vous ne favorisez pas seulement la sécurité, mais pourriez aussi rallumer l’étincelle de l’autonomie chez vos proches. Qu’il s’agisse de petits ajustements ou de transformations plus significatives, chaque effort contribue à redéfinir le confort de vie à domicile. Ces améliorations sont aussi le reflet d’une nouvelle vision du vieillissement, fondée sur la dignité, la liberté et le respect de chacun.

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